Bon-a-tirer est une revue littéraire diffusant en ligne, en version intégrale des textes courts originaux et inédits commandés spécialement pour le Web à des écrivains actuels principalement de langue française.







 
AINSI PARLA NINIETZSCHE, PEAU D'CHIEN

Pourquoi il est narcisse-léniNietzsche, Tayloriste et not rich.

[Bâle, 10 janvier 1889.]
Il se laisse conduire sans résistance dans le local
de l'examinateur.
De bon gré. De bon coeur.
Il est affable et se montre coopérant
dans la mesure où on lui permet d'accéder à sa guise
et longuement
devant un grand miroir ancien dont la présence
monumentale semble le fasciner !
De s'y positionner.
D'aller et venir sans relais.
De s'y toiser.
   Comme en bikiNietzsche !
De s'y estimer!
   Beau (belle) comme Nietzsche-Monde (90-60-91) !
Ou de feindre en traverser le tain !
Le temps !
Le tunnel !
   Comme ANietzsche au pays des merveilles !
Ou d'y revenir par devant.
Vite !
   Comme Gatsby le magNietzschefique !
Ou fixe.
D'y présenter ses armes et triturer ses Freud du Mal !

De déclarer au médecin de service : (en angliche !)
   My Taylor is not
   Nietzsche
   but
   quelle belle bite !

 

Pourquoi il dit I Louve you quand il tire son coup.

[Iéna, 23 janvier 1889.]
Il parle pendant qu'on l'ausculte.
Il parle de ce à quoi il voue un véritable culte.
Du sexe !
Pendant qu'on mesure ses réflexes.
Romberg. Anconé. Rotuliens. Achilléens et crémastériens !
Il parle au médecin du sexe — cette fois précisé ! — de Mademoiselle Lou von Salomé.
De tout ce qu'il lui a fait !

Peloter ses Nietzschons.
Masser son Nietzscheliaque et faire sauter l'agrafe de ses bas Nietzschecro-mèches.
Trifouiller l'endroit de son Nietzschion.
La posséder.
Enfoncer son Nietzschekey Nietzschetalope dans le Nietzschetigri de sa motte !
Faire quéquette !
L'appeler sa salope !
Sa Nietzschestinguette (Jeanne Bourgeois, dite) chantant qu'elle ira pendre son petit linge sur la ligne Nietzschefried de sa braguette !
Ah ! son sexe.
Son anus de choc et
son Lou von Salomont d'Vénus tant caressé !

Il se tait.

Puis il s'enquiert de son clonus. De l'accentuation de ses réflexes plantaires et patellaires. De la clarté de ses urines matutinaires. Des nuages ou non qui s'y dessinent.
Il parle de Paul Rée qu'il nomme Pauline Réeage !
Il parle de tout en un mélange inextricable.
Il mêle tout: son taux d'albumine; ses affaires d'eaux intimes; sa mère (la mère Oelher !); sa sœur Lisbeth Förster; son père ramolli du ciboulot; ses deux syphilis antérieures; ses Nietzschestoires d'O. publiques et ses ordurières mœurs !
   Quel ForNietzschecateur !

 

Le Gros Savoir.

[Iéna, 31 mars 1889.]
Oui ! Ce sont encore des femmes qu'il voit en rêve. Des amazones au sein coupé et aux cuisses rebondies. Qui ont passé à leurs chevaux des maillots de camphre. Des lunettes foncées pour la queue. Des baudriers d'entravements génitaux. Des gants. Qui ont passé à leurs chevaux des maillots de repos. D'atténuation. Placé des extincteurs de fringance à leurs embouts de garde. Pansé leurs genoux de linge sans urine. Cagoulé leurs yeux d'écharpe. De gaze ou de gonfalon. Verrouillé leur verge de bâillon afin qu'elles, les amazones, puissent en descendre sans crainte pour leur vagin, et gagner sans crainte la chambre des lotions !
Oui ! Ce sont encore des femmes qu'il voit. Qui prennent la théorie. Le thé. Vident leur vessie et se débarassent de leurs selles anales. Qui écoutent la maîtresse pensante leur indiquer le lieu où déposer leurs œufs sans homme. Leur désigner des corps gonflés, engourdis. Leur enjoindre d'en insulter le volume, l'épaisseur larvaire, la moiteur dépositaire !

Les unes :
   Rastacœur !
   Croupiondon !
   Gigrolo ! Adômis !
   Bedon Juan !

D'autres :
   Replet Boy !
   Barrique del Dongo !
   Suppôt de Satin !
   Charnutterton !
   Saindouxbad le Marin !

D'autres ensuite :
   Arrière-trainverti !
   Pansuétone !
   Mecphisto ! Tartereau !
   Mouteneur !
   Mochexénète !
   Jeune Deuxième !

D'autres enfin :
   Mirlaiflor !
   Garstodonte !
   Perwerther !
   Ponce Priape !
   Grassanova !
   Carabinier de Groffenbach !

Nietzsche :
   Que répondre à tout cela ?
   Sinon du tac au tac :
   Idionysiaques !
   Fillebromes !
   Grosses Tarpéiennes !
   Bulldonzelles !
   Fessdémones !
   Oielympios !
   Pousshalomés !
   Gradeleine Sologne !
   Camion Lescault !
   Belgecassines !
   Mousméssalines !
   Graisshérazades !
   Vampbell's Soup !
   Tonnes à tout faire !
   Maquerelles Welch !
   Girldozers !
   Cuirassées Groteskine !
   Elsa Hommassewell !

   Lucia de Lamermortadelle !

Nietzsche (au réveil) :
   Celle-là, c'est la plus belle !
   La prochaine fois que je rêverai d'elle
   je lui mettrai

   mon godeNietzsché !

 

Pourquoi il est si sage d'appeler Salomé, sa moitié de jugement vite fait bien fait.

[Iéna, 4 décembre 1889.]
À présent, ce sont, de nouveau, des débordements.
Des cris inarticulés.
Des litanies d'insanités.
Qu'il se met à débiter en fort bas allemand.
Des scènes qu'il se plaît à évoquer
de vingt-quatre catins qu'il soutient avoir vues défiler la nuit durant.
Avoir emmanchées !
Comme Lou dans le passé!

Par derrière et par devant !
Tout chaud, tout bouillant.
Sortant du cul du marchand !

A n'savoir plus suivre !

Abîye, abîye et en pagnas d'chemise !

Plus vite que le vent d'bise !

A massacre !
Comme Batiste Cravate
Ponte et maque !
Bratch-bratch !
A mac et
Platezak !

A r'laille titine
Et vite vite massif !
Au finish !

Au fiNietzsche !
Au fiNietzsche !

 

Pour retourner à la page d'accueil, cliquez ici.Pour consulter le sommaire du volume en cours, cliquez ici.Pour connaître les auteurs publiés dans bon-a-tirer, cliquez ici.Pour lire les textes des autres volumes de bon-a-tirer, cliquez ici.Si vous voulez connaître nos sponsors, cliquez ici.Pour nous contacter, cliquez ici.

Pour retourner à la page d'accueil, cliquez ici.