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Site Web : www.tropismes.com
 
HORAIRE NOUVEAU
Les deux magasins Tropismes sont ouverts:
Lundi: 13h30-18h30
Mardi à jeudi: 10h-18h30
Vendredi: 10h-20h
Samedi: 10h30-18h30
et le dimanche de 13h30 à 18h30

Un 2e point de vente Tropismes
s'est ouvert dans les Galeries Saint-Hubert (à côté du Mokafé)
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Bandes dessinées adultes et jeunesse
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COUPS DE COEUR

McSweeney's. Nouvelles américaines
Dave Eggers (éd.)

Blanche et Marie
Peter Olov Enquist

Lettres d'Islande
W.H. Auden & Louis MacNiece

Au coeur du labyrinthe
Philippe Robinson

Le dernier amour du président
Andreï Kourkov

Thé au trèfle
Ciaran Carson

Contre son coeur
Hanif Kureishi

Chants des gorges
Patrick Delperdange

Oreille rouge
Eric Chevillard

Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes russes

Gary Shteyngart

Ma deuxième peau

Erwin Mortier

Le Bureau de l'heure

Jean-Luc Outers

La perle de Blanca

Nicole Landau

La lumière du jour

Graham Swift

Pourquoi s'en faire?

Jonathan Franzen

Deux régimes de fous
Gilles Deleuze

Expiation
Ian McEwan

Les Tortues de Zanzibar

Giles Foden

L'Expérience

Martin Amis

La petite Chartreuse

Pierre Péju

Featherstone

Kirsty Gunn

Les Corrections
Jonathan FRANZEN

Chanson des mal-aimants
Sylvie GERMAIN

Le Secret
Anna ENQUIST

Louisa
Benoît JACQUES
 

McSweeney's. Nouvelles américaines

La revue McSweeney's a été créée en 1998 par le romancier Dave Eggers, l'auteur de Suive qui peut. Il l'a conçue comme un laboratoire de formes et un lieu d'accueil pour des écrivains aventureux. On trouvera ici les figures majeures de la jeune génération américaine : Rick Moody, William T. Vollmann ou David Foster Wallace, mais aussi Zadie Smith (en visite amicale et transatlantique) et une pléiade de nouveaux talents.
Cette première anthologie, qui nous entraîne de l'Amérique profonde à la Bosnie et aux anneaux de Saturne, reflète la diversité d'approches et de thèmes de cette relève littéraire: satire sociale, croquis intimistes, rêveries scientifiques... mais aussi des textes à la frontière de la fiction et du reportage. On y croise aussi bien des hommes préhistoriques que le terroriste américain Unabomber, un hypnotiseur ou des indépendantistes hawaïens. Avec pour point commun une écriture inventive, un humour grinçant et un regard lucide sur la folie du monde. Dix-sept voix singulières qui offrent un panorama inestimable de la littérature américaine d'aujourd'hui et de demain. (Présentation de l'éditeur)

Dave EGGERS (éd.), McSweeney's. Nouvelles américaines, Paris: Gallimard/Du monde entier, 2 vol., 2006.

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Blanche et Marie

"Amor omnia vincit" – l'amour triomphe de tout –, c'est ce qu'elle avait écrit sur la couverture de la chemise marron qui contient les trois carnets; au-dessus, en capitales plus vigoureuses, figure le titre, LIVRE DES QUESTIONS. Comme s'il s'agissait de tester deux attitudes : celle en haut de page, énergique, optimiste et absolument neutre, et celle en dessous, frêle, prudente et presque suppliante. Comme si elle avait voulu dire : voici le point de départ, je voudrais tant que ce soit ça, oh, si seulement ça pouvait être vrai.
L'amour triomphe de tout. Tout en sachant que c'est faux, mais quand même, on a un petit pincement au coeur en lisant cela, oh, si ça pouvait être vrai, si seulement ça pouvait être vrai. Le ton très artificiel d'objectivité et de bienséance ne tient cependant pas jusqu'au bout. Un carnet jaune, un noir – incomplet ou censuré – et un rouge. À eux trois, un Livre des questions, qui parle de Blanche et Marie. Rien de plus.
À nous de nous en contenter.
L'amour triomphe de tout, hypothèse de travail ou douleur profondément enfouie.
Deux ans après que Marie Sklodowska Curie avait reçu son deuxième prix Nobel, celui de chimie, en 1911 – alors que son amant, Paul Langevin, était en train de se réconcilier avec sa femme Jeanne, et d'instaurer, avec son accord, une relation sexuelle plus ou moins permanente avec sa secrétaire –, elle subit une perte, attendue certes, mais néanmoins très éprouvante, quand un matin, dans son propre appartement, à Paris, on retrouva son amie Blanche Wittman morte.
Elle avait essayé de descendre du lit, pour rejoindre la caisse en bois montée sur roulettes. Elle n'avait pas réussi. Et elle était morte.
La cause du décès ne fut jamais établie, mais ceux qui vinrent chercher le corps remarquèrent sa taille dérisoire, et aussi que Marie Sklodowska Curie avait insisté pour coucher elle-même cette femme-tronc amputée dans son cercueil. Ensuite, en guise d'adieu, elle était restée assise sur une chaise à côté de la morte, une main posée sur le couvercle du cercueil, obligeant les porteurs à attendre une heure entière dans la pièce attenante. Elle n'avait pas cherché à expliquer son geste, elle n'avait fait que murmurer je resterai toujours à tes côtés.
Pour finir, on emporta le cercueil.
Dans l'unique nécrologie qui fut rédigée, la morte est qualifiée de "phénomène légendaire", et l'on souligne son rôle de médium du professeur J. M. Charcot. Elle laissait trois carnets, dont on apprit l'existence vers la fin des années 1930 seulement, et qui ne furent jamais rendus publics dans leur entièreté.
Marie Curie omet de mentionner l'existence de Blanche dans ses mémoires, comme énormément d'autres choses.
Je ne l'en blâme pas. (Présentation de l'éditeur)

Peter Olov ENQUIST, Blanche et Marie, Arles: Actes Sud, 2006.

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Lettres d'Islande

Ce livre de voyage, aussi divertissant qu'inattendu, est le fruit d'une joyeuse tournée qu'entreprirent deux jeunes poètes anglais, W.H. Auden et Louis MacNeice, en Islande, à l'été 1936. Les lettres qu'ils envoient au pays, en vers et en prose, débordent de blagues, de jeux de mots, de commentaires irrévérencieux sur tout et tout le monde - les gens rencontrés, la politique, la littérature, les idées de leur temps...

Lettres d'Islande est certainement l'un des livres les plus distrayants qu'ait produits la littérature moderne. De la «Lettre à Lord Byron» d'Auden, poème fondateur d'une modernité explosive, jusqu'à l'«Églogue», concocté par MacNeice, et au «Testament et dernières volontés» qu'ils composent à quatre mains, la gaieté, la malice qu'ils déploient au fil des pages est irrésistible et fait de cet ouvrage un classique du XXe siècle. (Présentation de l'éditeur)

W.H. AUDEN & Louis MacNIECE, Lettres d'Islande, Monaco: Anatolia/Editions du Rocher, 2006.

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Au coeur du labyrinthe

Fuir Londres et ses distractions paraissait le remède idéal pour soigner la relation meurtrie entre Michael et Lucia. Le jardinier de la propriété perturbe leurs plans. Au fur et à mesure, les événements deviennent plus angoissants et la relation de Michael avec Magda menace de détruire l'équilibre fragile mais subtil entre les habitants du domaine et la nature.
Hymne à la nature et au temps qui surprendra et intriguera le lecteur, Au coeur du labyrinthe est un roman sur le désir, la trahison, la tromperie et la violence, écrit par un auteur au talent et à l'imagination rares(Présentation de l'éditeur)

Philippe ROBINSON, Au coeur du labyrinthe, Paris: Christian Bourgois, 2006.

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Le dernier amour du président

Président de la République d'Ukraine? Rien ne prédispose Sergueï Bounine à occuper ce poste. Son imprévisible ascension, dénuée de coups bas et d'ambition personnelle, se fait presque malgré lui. De la fenêtre de sa salle de bains, son point d'observation préféré, il se remémore le passé : les années de jeunesse à la sauce communiste, un frère jumeau pas si fou que ça, une mère préoccupée d'arrangements avec le système, le vieux David Isaakovitch amoureux de sa cabane sur une île au milieu du Dniepr… Et maintenant, il lui faut affronter le post-communisme, la greffe d'un nouveau coeur et tous ceux qui rêvent de l'empoisonner… Un roman prémonitoire. (Présentation de l'éditeur)

Andreï KOURKOV, Le dernier amour du président, Paris: Liana Levi, 2005.

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Thé au trèfle

Thé au trèfle a toutes les apparences d'un récit fantastique conçu à partir du célèbre tableau de Van Eyck, "Les époux Arnolfini", mais, à l'instar de ce tableau si énigmatique, il est infiniment plus que cela. C'est l'histoire d'une potion magique qui donne son nom au livre; ce sont les aventure d'un jeune garçon appelé Carson et de sa fée de cousine, Bérénice, qui croient tous deux entrer dans le tableau et voyager dans le temps depuis notre époque; c'est le récit de l'amitié entre Ludwig Wittgenstein (le philosophe) et le père Brown (le prêtre détetective de Chesterton); c'est une encyclopédie d'anecdotes hagiographiques, une succession de détails savoureux sur l'art de peindre; c'est une fable, une histoire d'amour, un essai d'érudit sur la peinture flamande. (…)
À quoi tient le pouvoir d'attraction de ce livre? À sa tonalité légère et merveilleusement désordonnée, à la manière exquise dont Carson joue avec les mots, et à son intérêt pour une foule d'informations qui, potentialisés par leur accumulation, n'en ont pas moins de charme prises individuellement, tels les coups de pinceau d'un maître sur sa toile. À tout cela, et aussi à sa délectation à rappeler aux lecteurs blasés que nous sommes qu'il y a mille façons aussi riches que variées de se représenter le monde. (Alberto Manguel - extrait de la postface)

Ciaran CARSON, Thé au trèfle, Arles: Actes Sud, 2005.

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Contre son coeur

À l'origine de ces mémoires : la découverte par Hanif Kureishi d'un manuscrit abandonné qui raconte l'enfance de son père à Bombay alors que le monde s'effondre et que l'Inde se sépare en deux selon des lignes religieuses — une famille qui avait vécu en Inde depuis des générations devait désormais accepter une identité pakistanaise. Commence alors un voyage qui amène Kureishi de l'enfance privilégiée de son père près de la mer à Bombay à sa vie d'adulte dissimulé dans les banlieues de Bromley — de jour, fonctionnaire de l'ambassade du Pakistan à Londres; de nuit, écrivain, espérant obtenir un jour une reconnaissance littéraire. Hanif Kureishi nous offre un remarquable point de vue sur la naissance d'un écrivain — lui-même — à travers ces mémoires qui, tout en décrivant l'histoire de sa famille, expliquent comment sa propre destinée littéraire s'est accomplie en partant des vaines tentatives d'écriture de son père. (Présentation de l'éditeur)

Hanif KUREISHI, Contre son coeur, Paris: Belfond, 2005.

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Chants des gorges

Variation en sept chants sur le thème de l'enfant sauvage, le roman de Patrick Delperdange suit l'étrange dérive d'un être des limites. Un jeune garçon en cavale, soupçonné d'avoir tué le curé de son village, rêve d'avoir la force de débarrasser sa mère de l'homme brutal qui partage sa vie. Obsédé par les «saletés» que font les animaux et les êtres humains entre eux, il est capable de violences sans nom mais reste auréolé d'un halo mystérieux de pureté.
Sur tous ceux qu'il rencontre dans sa fuite — le contremaître du chantier où il travaille un temps, la compagne d'un petit malfrat ou le chef d'une famille gitane qui le prend sous son aile —, ce personnage ambivalent exerce une étrange fascination. Il libère en eux des émotions enfouies et des pulsions inavouées.
Chacun des sept chants présente une facette du personnage sans que le mystère de son identité soit révélé, laissant le lecteur seul avec les images bouleversantes et fortes qu'éveille ce récit admirablement maîtrisé. (Présentation de l'éditeur)

Patrick DELPERDANGE, Chants des gorges, Paris: Sabine Wespieser, 2005.

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Oreille rouge

Cet écrivain aime sa chambre, sa table, sa chaise, dans la pénombre : on l'envoie en Afrique où sont les lions, dans le soleil. Que va-t-il cherche là-bas? Un grand poème, dit-il. Ou ne serait-ce pas plutôt l'inévitable récit de voyage que tant d'autres avant lui ont rapporté? On l'a lu déjà, et relu. L'auteur va prétendre que des indigènes l'ont sacré roi de leur village. Il aura percé à jour les secrets des marabouts et appris de la bouche d'un griot vieux comme les pierres quelque interminable légende avec métamorphoses. Le pire est à craindre. Par bonheur, l'aventure tourne court. L'hippopotame se cache. L'Afrique curieusement ne semble guère fascinée par le courageux voyageur. En revanche, celui-ci prend des couleurs : est-ce le soleil ou la honte? Nous l'appellerons Oreille rouge. (Présentation de l'éditeur)

Eric CHEVILLARD, Oreille rouge, Paris: Minuit, 2005.

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Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes russes

Juif, Russe, Américain, New Yorkais, 25 ans, études brillantes, issu d'une famille parfaitement assimilée (père médecin, mère femme d'affaires), Vladimir Grishkin s'ennuie dans les bureaux insalubres d'une association d'aide à l'insertion des immigrants. Vladimir a de l'humour, un accent charmant. Et il est très malin. Peu scrupuleux, il est tout de suite repéré par un certain Ribakov, lequel en échange d'un vrai passeport lui promet une vie meilleure… à Prava, capitale d'un pays imaginaire en Europe de l'Est.
Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes Russes raconte l'assimilation à l'envers — autant dire la désintégration — d'un émigrant chic renonçant à Manhattan pour s'improviser mafieux dans un monde à la Kusturica. Picaresque, loufoque et savant, pas toujours moral, ce roman totalement cosmopolite, et qui se moque de tous les clichés, est aussi «une manière de corriger l'Histoire». (Présentation de l'éditeur)

Gary SHTEYNGART, Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes russes, Paris: L'Olivier, 2005.

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Ma deuxième peau

Élevé dans un village de Flandre, Anton est un enfant unique choyé par sa famille nombreuse, rassurante et protectrice. Le décès brutal d'un oncle, l'arrivée d'un cousin mystérieux et envahissant sonnent le glas d'une période bénie pour le petit garçon, confronté pour la première fois à la dureté de l'existence. Vient l'âge des secrets, des découvertes et des premières amours, puis l'événement qui fera basculer Anton dans le monde des adultes.
Après Marcel, Erwin Mortier réussit un roman extrêmement émouvant, feutré et fort à la fois, magnifiquement servi par la traduction de Marie Hooghe.


Erwin MORTIER, Ma deuxième peau, Paris: Fayard, 2004.

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Le Bureau de l'heure

Responsable de l'heure, et donc du temps, à l'Observatoire royal d'Uccle, Célestin a beaucoup plus de mal à gérer le temps de sa vie.
Rêveur le jour, insomniaque la nuit, il part à la recherche d'un amour d'adolescent, comme si retrouver l'objet chéri pouvait conjurer le temps irrémédiablement perdu.
Le Bureau de l'heure est un roman délicat, éthéré, dans lequel la finesse et la subtilité d'écriture sont au service d'un humour décalé. Une plongée dans les affres de l'attachement, du souvenir et de l'amour inavoué.
On retrouve avec délice l'auteur de La place du mort et de La compagnie des eaux.

Jean-Luc OUTERS, Le Bureau de l'heure, Arles: Actes Sud, 2004.

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La perle de Blanca

Premier récit d'une captivante septuagénaire,
Issue d'une lignée cosmopolite et extravagante, La perle de Blanca est un petit bijou où tout séduit.
La surprise est totale, et durable; on aurait bien envie de s'attarder encore en compagnie de Victor Mandelbaum, le grand-père maternel qui, entouré de ses 11 frères et soeurs, est un jour descendu des montagnes caucasiennes… Juifs de Grozny, ils vont bientôt devenir les rois du commerce de la perle, découverte sur l'île Margarita, aux Caraïbes, où Victor tomba sous le charme irrésistible de la jeune Yumari.
Nicole sera donc le fruit d'un improbable arbre généalogique, fille de Blanca, et de «Monsieur le Ladino», beaucoup plus joueur que père. Sa verve est à la hauteur de son histoire, et son rire résonne de par le monde d'un charme bien envoûtant.

Nicole LANDAU, La perle de Blanca, Paris: L'Arpenteur, 2004.

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La lumière du jour

Il aura fallu attendre sept ans depuis La dernière tournée pour retrouver enfin le talent de Graham Swift.
Sous couvert d'une énigme policière vite résolue, l'auteur nous installe dans un mystère irréductible, celui des êtres, de leurs désirs obscurs et de leurs secrets coupables. Tissant une toile romanesque d'une densité et d'une cohérence sans égales, il recrée les détails du monde et les élans des âmes dans toute leur grandeur et leur ambiguïté.
Comme Le pays des eaux et À tout jamais, La lumière du jour est de ces romans qui vous laisse le souffle court et une foi inébranlable dans les magies de la fiction.

Graham SWIFT, La lumière du jour, Paris: Gallimard, 2004.

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Pourquoi s'en faire?

Politiques, polémiques ou personnels, ces neuf essais parus aux Etats-Unis sous le titre splendide de How to be alone, s'efforcent chacun de résoudre une contradiction: entre l'art et la culture de masse, le besoin d'intimité et l'empire de la publicité, la médicalisation outrancière et le sens magique de la vie, la puissance "impériale" de l'Amérique et son incapacité à protéger la dignité humaine. On y comprend (en doutait-on encore?) que pour l'auteur des Corrections, la fiction est le laboratoire de la réalité, que derrière chaque oeuvre de littérature, il y a une personne, une société et cela fait un bien fou. Signalons également, pour ceux qui ne l'auraient pas encore, ou voudraient le répandre autour d'eux, la parution en poche (Points Seuil) de Corrections.

Jonathan FRANZEN, Pourquoi s'en faire?, Paris: L'Olivier, 2003. - (Traduit de l'anglais par Rémy Lambrechts)
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Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-1995

Deuxième volume de textes et entretiens de Gilles Deleuze
Faisant suite à L'Ile déserte et autres textes, ce volume regroupe l'ensemble des textes rédigés par le philosophe français entre 1975 et 1995: conférences, préfaces, articles, entretiens, publiés en France et à l'étranger.
La plupart de ces textes suivent le double rythme de l'actualité et de la parution des ouvrages de Gilles Deleuze.
Ce recueil vise à rendre disponible des textes souvent peu accessibles, dispersés dans les revues, quotidiens, ouvrages collectifs, publications à l'étranger.
On trouvera en fin de volume, une bibliographie complète des articles de la période 1975-1998. Par la même occasion, mentionnons également deux cours de Gilles Deleuze sur CD :
1. Spinoza. Immortalité et éternité, Gallimard.
2. Leibniz. Âme et damnation, Gallimard.

Gilles DELEUZE, Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-1995, Paris: Minuit, 2003. - (Edition préparée par David Lapoujade)

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L'Expérience

"On n'écrit pas sur un sujet mais autour d'un sujet…, déclare Martin Amis. Et son "sujet" ici, c'est bien la vie, "l'essentiel de la vie". Loin de tout narcissisme, l'auteur de London Fields et de L'Information, revient sur les événements et les visages qui hantent son existence (son père, bien sûr, l'écrivain Kingsley Amis, sa cousine tragiquement disparue, sa fille…), transformant ce livre en une magnifique réflexion sur la filiation, le deuil et le souvenir. Et Martin Amis révèle sa grandeur littéraire non par l'évocation d'une carrière, mais par une attention constante à la manière dont les mots façonnent notre existence et par son effort héroïque pour conférer au chaos du vécu la cohérence que seul permet le roman.

Martin AMIS, L'Expérience, Paris: Gallimard, 2003. - (Traduit de l'anglais par Frédéric Maurin)

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La petite Chartreuse

"Pour Vollard, Eva devenait la petite Chartreuse. Silencieuse sans en avoir fait le voeu. La très pâle moniale. L'enfant cloîtrée. L'enfant privée de voix et de joie, privée d'enfance. Mais au fil de ces errances dans la Chartreuse, bizarrement, ce n'était pas le poids écrasant et absurde de l'accident que Vollard ressentait en compagnie de la petite fille, mais un inexplicable allègement, un soulagement, un apaisement dû à ce rituel de marche lente, de silence, de contemplation de choses infimes. Comment un si petit être, émettant si peu de signes, pouvait-il lui donner cette impression de discret équilibre? Le sentiment confus que tout pouvait se résumer à ce va-et-vient entre la librairie et l'hôpital s'intensifiait encore en passant, Eva à ses côtés, du centre spécialisé à la nature sauvage."
Romancier, spécialiste du romantisme allemand, directeur de programme au Collège international de Philosophie, Pierre Péju nous fait cadeau ici d'un livre simplement splendide.

Pierre PÉJU, La petite Chartreuse, Paris: Gallimard, 2003.

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Featherstone

De Featherstone, petite bourgade où il est né et qu'il n'a jamais quittée, le vieux Sonny Johanssen - qui se fait appeler Son - connaît tous les chemins et toutes les histoires.

Avec lui, Kirsty Gunn nous introduit dans une étonnante ronde romanesque, sombre et complexe.

Après Pluie et Histoire aux yeux pâles, deux romans intimistes et poignants, l'auteur explore ici de plus vastes territoires littéraires et humains. La délicatesse des images, la splendeur lumineuse des descriptions, l'omniprésence poétique du paysage, la force incantatoire du rythme narratif confèrent à son style un onirisme incontestable. Traduisant à merveille les tourments intérieurs des personnages, cette magie du style sert avec souffle et envergure une intrigue envoûtante et impose une voix originale et profondément durable.

Kirsty GUNN, Featherstone, Paris: Christian Bourgois, 2003. - (Traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff)

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Les Corrections

Il se peut bien que Jonathan Franzen ait réussi un coup de maître : son roman est aussi brillant que ceux des intellectuels «postmodernes» qu'il admire tant mais infiniment plus accessible. Comme Don DeLillo ou William Gaddis, il éblouit le lecteur de riffs incisifs sur la vie contemporaine, mais plutôt que de livrer sa vision du monde au travers de feux d'artifice rhétoriques un peu froids ou d'intrigues byzantines, il l'intègre à la vie de caractères à l'humanité touchante.
Une telle simplicité pourrait paraître suspecte, mais c'est justement là la grande idée…
Jonathan Franzen donne un nom à l'Amérique : la famille Lambert. Pour un continent entier en train de sombrer dans la folie, il nous offre de vrais personnages que nous pourrons rappeler et citer en exemple.
Le père, Alfred, ingénieur retraité de la Midland Pacific Railroad, glisse doucement vers la démence, alors qu'une de ses propres inventions inspire un géant pharmaceutique dans un développement révolutionnaire du traitement de sa maladie. Sa femme, Enid, dévouée jusqu'à l'obstination, s'enfonce dans le déni, tout comme leurs enfants, chacun à sa façon. Chip, qui a ruiné sa «sinécure» académique en séduisant une étudiante voit sa nouvelle carrière de scénariste s'effilocher. Denise, trente-deux ans, officie comme chef de cuisine dans un nouveau restaurant de luxe de Philadelphie et sa vie sentimentale semble perpétuellement tremper dans l'eau bouillante. Gary, l'aîné, est un banquier installé, «strictement matérialiste» qui se demande si son étouffant mariage n'est pas en train de le rendre complètement fou.
Chacun de ses personnages nous habite tour à tour, jusqu'à leur réunion, obsessionnellement orchestrée par la mère, pour un Noël familial qui se déroulera dans les larmes.
S'étirant depuis le Midwest des années 50 au Wall Street et à l'Europe de l'Est d'aujourd'hui, Les corrections entraîne le monde discret des vertus civiques et des inhibitions sexuelles dans une collision violente avec l'ère de la surveillance domestique, des démissions parentales, des remèdes chimiques instantanés et de la cupidité mondialisée.
Drôle et corrosif à la fois, captivant, puissant, lyrique et profondément émouvant, Les corrections est une performance constante d'une intelligence humaine absolument éclectique et totalement compassionnelle.

Jonathan FRANZEN, Les Corrections, Paris: L'Olivier, 2002. - (Traduit de l'anglais par Rémy Lambrechts)
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Chanson des mal-aimants

Laudes-Marie Neigedaoût est abandonnée à sa naissance à la porte d'un couvent (d'où son nom !). Elle se forgera une vie en participant fortuitement et intentionnellement à celle des autres et aux drames dont elle est le témoin.
Laudes-Marie parcourt la France, enfant, des Pyrénées où elle vit chez la veuve d'un fusillé, parmi d'autres enfants qui attendent leurs parents arrachés par la guerre, à un manoir très peu enchanté où pèsent de lourds et horribles secrets. Devenue adulte, elle sera servante dans divers hôtels, dans un bordel champêtre, dans un bistrot de gare, ensuite, à Paris où elle est chanteuse de rue.
Elle ne cessera de creuser et de fortifier sa solitude qui la ramènera plus paisiblement au village des Pyrénées.
Sylvie Germain nous éblouit par la beauté de ses images, la fulgurance de ses visions et la violence de certaines scènes.
L'auteur que nous aimons depuis Le livre des nuits et Jours de colère pour la magie de son écriture et sa force d'évocation, touche le plus profond de l'homme et de la nature - par compassion et émerveillement sans doute?

Sylvie GERMAIN, Chanson des mal-aimants, Paris: Gallimard, 2002.

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Le Secret

Mais je joue sur tous les pianos, dit Dora, Bechstein, Bösendorfer, Steinway, des plus minables aux plus beaux. Je m'assieds devant et je joue.
Elle porte un nom qui évoque une star du cinéma nordique des années trente, entre sauna et chevelure blond glacé : en réalité Anna Enquist est un écrivain formidable, que les éditions Actes Sud traduisent du néerlandais, et qui ne doit donc pas être si suédoise que ça. Son premier roman parlait de peinture, la voilà qui se penche maintenant sur la magie de la musique : l'héroïne du Secret, Dora, est une ex-virtuose retirée dans une petite ville tranquille des Pyrénées, là où bouillonnent des eaux sulfureuses qui guériront peut-être ses rhumatismes.
L'histoire commence par le déménagement de son piano, arrivant dans sa nouvelle maison par la fenêtre, se balançant "tel une côtelette grillée devant les sommets enneigés" et se termine par un accord final plein d'espoir sous la belle lumière du clair de lune. Dans l'isolement de l'âge et de la maladie, Dora se souvient de l'enfance, de sa mère chanteuse, d'un (trop) discret professeur de piano, du jeune frère mongolien qu'elle "bordait dans la musique comme dans une toile" pour qu'il se tienne tranquille. L'horizontale du voyage de Bau, son ex-mari, parti pour la rejoindre croise la trame verticale du temps et des souvenirs, mais l'évocation des événements et des émotions du passé laisse l'essentiel des processus de création dans une ombre mystérieuse. D'une vie hors du commun reste la certitude qu'aucun autre choix n'était possible : "Elle ne veut pas de ventre et elle n'est pas triste. Ils la font mentir. Elle ne peut faire que ce que Mozart a écrit. De cela, elle est certaine. La lumière du soleil sur une terre dévastée. Elle ira en voyage, elle jouera. Elle part."
Étrangeté, humour et musique, le monde intime d'Anna Enquist rappellera aux fidèles d'Actes Sud celui de l'écrivain canadien Nancy Huston (Instruments des ténèbres, les Variations Goldberg…). Est-ce parce que l'auteur est aussi poète et psychanalyste qu'elle sait si bien évoquer les méandres d'une vie à la fois parfaitement ratée et parfaitement réussie? "Le sentiment le plus violent était la nostalgie du premier accord. S'asseoir. Sentir son dos et ses épaules. enfoncer la pédale de droite pour que les cordes, libérées, attendent de vibrer ensemble sous la caresse des marteaux. Les mains planaient au-dessus du clavier, portant déjà l'accord en elles, les doigts avaient conscience de leur position et de leur poids, ils désiraient ardemment l'ivoire et l'ébène, leurs extrémités aspiraient aux touches. La descente. Le son qui monte. La porte de la musique est ouverte."

Anna ENQUIST, Le Secret, Arles: Actes Sud, 2001. - (Traduit du néerlandais par Micheline Goche)

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Louisa

Plus qu'un coup de coeur, c'est un infarctus dû à un excès d'hilarité!
Benoît Jacques, dont les illustrations apparaissent dans les magazines les plus sérieux, a FONDU UN FUSIBLE… En d'autres termes, il a pété les plombs et dans l'obscurité conséquente, plus personne ne sait qui est qui!
Ou alors, il resté trop longtemps enfermé dans la bibliothèque de ses enfants et son cerveau a tout mélangé…
Quoiqu'il en soit, son histoire de gamine prénommée Hélène ou Huberte (alors que la couverture du livre annonce Louisa) ou peut-être Gérard (prénom masculin aux dernières nouvelles), donc, son histoire ou sa non-histoire est loufoque, cocasse, absurde et définitivement désopilante.
Trente et une informations contradictoires au sujet des aventures de la fillette se succèdent pour créer la confusion dans l'esprit du lecteur un tantinet cartésien.
Par exemple,
   - information 4 : Hélène-ou-Huberte "joue gentiment avec sa poupée dans sa chambre". Sur le dessin en vis-à-vis, elle est plutôt occupée à lui massacrer la chevelure…
   - information 5 : Elle n'est pas du tout dans sa chambre "mais dans la cour de la modeste maison où ses parents, qui ne sont certes pas riches, vivent heureux malgré tout", information brutalement démentie par le dessin sur la page de droite! En fait, H. se trouve dans le parc d'un château (au choix : celui de son père, son oncle, son tuteur ou son père adoptif, prétendu roi du Luxembourg) où elle s'agite comme une excitée sur une balançoire qui l'éjectera beaucoup plus tard. Après un vol plané mémorable, elle atteint au lieu-dit "les Trois-Tilleuls" qui sont des chênes pourvus de feuilles non identifiables…
Hélène-Huberte pourrait aussi être le petit chaperon rouge (elle rencontre un loup livreur de pizzas) ou Boucle d'or (et trois ours amateurs de porridge) puisque l'histoire (si on a bien compris, mais rien n'est moins sûr) se termine comme elle a commencé, au "Luxembourg", pays de contes de fées bien connu…
Benoît Jacques offre avec Louisa un bon moment de franche rigolade, dans son style Dubuffet pour le portrait graphique des personnages et non-sense pur british pour le texte.

Benoît JACQUES, Louisa, Paris: École des Loisirs/Mouche de Poche, 2001.
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